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DÉSERT NUMÉRIQUE 05
VENDREDI 04/07 > DIMANCHE 06/07/2014
Cette cinquième édition de Désert Numérique explore la notation, ce temps suspendu entre une idée et sa réalisation.
Sous toutes ses formes : la recette de cuisine, la partition, le programme informatique,
l'algorithme, le dessin, le schéma, le diagramme logique, la carte et le tracé d'un parcours, le patron de
couture, le modèle, le mode d'emploi, la liste, la règle du jeu, le scénario, le plan... Toute forme d'écriture
qui fixe, pré-délimite, détermine, mémorise, diffère, diffracte, découpe, répartit, et construit ce rapport
très occidental au monde et à la technique.
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Chapitre 1. L'écriture
Du programme informatique à la partition musicale, il est question de
l'exécution d'une suite d'instructions, avec un degré variable d'interprétation :
c'est le passage de l'état virtuel à l'état actualisé du modèle.
JODI, collectif composé de Joan Heemskerk et Dirk Paesmans, est un
incontournable pilier de la scène du Netart. JODI est invité à exposer des œuvres
de Netart qui déconstruisent la langue autant que le code. Une performance
reposant sur l'application ZYX.app convie le public à expérimenter les tablettes et
smartphones comme une partition collective.
Algo-Lit regroupe les artistes et programmeurs An Mertens,
Catherine Lenoble, Brendan Howell, Olivier Heinry et Nicolas
Malevé, et expérimente l'écriture algorithmique et les logiciels libres,
suivant les principes de rencontres Oulipo. À Désert Numérique, le groupe partage
ses travaux et recherches d'écriture/programmation collective sous forme de
lecture radiophonique. Catherine Lenoble anime un atelier de Décontamination
du langage, visant à analyser et déconstruire la nov-langue du numérique.
Un travail mené tout au long de l'année avec les habitants de Saint-Nazaire-le-Désert aboutit à sa
restitution pendant le festival : l'atelier d'écriture animé par Catherine Strauss avec le concours de Marjolaine Rolland
et de l'Espace Public Internet de la Vallée de la Roanne.
Chapitre 2. La recette
Parmi les formes de notation, la recette de cuisine est incontournable. Un Banquet est concocté à l'ouverture du festival, composé des mets que chacun apporte pour les partager. Ce moment est l'occasion de déguster une
reproduction comestible de la paroi rocheuse des Écharennes, dont la recette a été
élaborée par Élodie Ravion avec Alice Dubief et les 18 élèves de la classe unique de l'École
communale.
Chapitre 3. La Partition
Depuis 2010, Sébastien Roux travaille sur le concept de traduction:
Nouvelle est une création sonore librement inspirée de La Légende de Saint Julien L’Hospitalier de Gustave Flaubert, et Inevitable Music est une séance d'écoute qui repose sur les instructions données
par l’artiste américain Sol LeWitt pour réaliser ses Wall Drawings (dessins
muraux).
Le patron de couture conduit Cécile Babiole à composer une partition pour huit machines à coudre,
jouée par des couturières-interprètes de Saint-Nazaire-le-Désert durant un atelier de
trois jours et un concert de machines à coudre, intitulé Stitch'n glitch. A l'issue du concert, les bandes de tissus cousues de
fils de couleurs sont présentées comme des partitions inversées, écrites au fil de la
performance.
L'Espace multimedia gantner, en réponse à la notation, propose de montrer une documentation des Partitions de réactions de Peter Vogel constituée des esquisses des partitions et de documents audio-visuels.
Chapitre 4. Le tracé
De la partition au tracé, via la routine de contrôle automatique : le vol des planeurs de la performance Drone Tone de Alejo Duque et Cyrille Henry est préétabli et contrôlé par le tracé du parcours sur une carte. La notation nous conduit aussi aux Lignes d'Erre de Fernand Deligny : les visiteurs du festival pourront tracer leur trajet sur une carte en découvrant le parcours sonore qui rassemble les
travaux réalisés pendant l'année par les étudiants de l'ESAD-GV (École Supérieure
d'Art et de Design de Grenoble - Valence) dans l'atelier Traverser le Désert, piloté par
Fabrice Beslot et Franck David.
RYBN expose Algorithmic Trading Freak Show, un Cabinet de curiosités composé
de specimens rares d'algorithmes de spéculation financière monstrueux et
défaillants.
Chapitre 5. La transmission
L'écriture est mémoire, une forme de communication indirecte: le moment de sa
transmission est donc évoqué à travers les altérations du message pendant son
transfert. En référence à Earth–Moon–Earth (Moonlight Sonata Reflected from the
Surface of the Moon) de Katie Paterson (qui fait partie des œuvres et des
références disponibles à la Médiathèque participative de l'EPI), le collectif Fossile
présente la performance Bug in the code, qui donne à observer la progressive
destruction d'un texte imprimé, par des termites.
Comment transmettre l'expérience du festival ? En lieu et place d'un journal, les
festivaliers sont invités à contribuer à la mémoire et au récit de cette édition, sur
des affiches. Mickaël Roy accompagne ce processus collectif.
Fabrice Schoumacher, alias Fab Fuzz, propose une installation sonore et
visuelle: les Machines à rêver, machines programmées et livrées à elles-mêmes, qui
projètent des formes lumineuses aux couleurs vives, douces, incisives.
Chapitre 6. L'exécution
Zoé Benoit propose des sessions de lectures sous des tentes, invitant les participants à apporter un livre qui parle de flux. En partenariat avec Grame (Centre National de Création Musicale, Lyon).
Lionel Palun installe son Palundrome à l'appartement du Club Rencontre, Amitié, Joie, pour nous faire découvrir la vidéo et manipuler les images et lumières: il invite deux personnes à préparer une performance audiovisuelle avec lui, qui sera visible pendant le week-end.
Lorsque l'imprévisible prend la main sur l'exécution, les dispositifs de Joris Guibert et Michel Machine domptent des phénomènes électriques et électroluminescents, dans la salle polyvalente.
Chapitre 7. L'anticipation
Dernière partie du festival, la transformation du réel en lien avec les
technologies de surveillance algorithmiques, avec la projection de Moutons 2.0.
La puce à l'oreille, en présence des auteurs Antoine Costa et Florian Pourchi
(Synaps Audiovisuel) et des éleveurs du village. Ce film qui aborde la pratique du
puçage RFID des ovins dont elle assure la traçabilité, fait fortement échos au
rapport qu'entretiennent les habitants de la Vallée avec les technologies.
Alejo Duque et Cyrille Henry proposent la création d'une performance, Drone
Tone, co-produite par Désert Numérique et La Muse en Circuit avec le soutien du SCAN Rhône-Alpes et du DICRéAM. Cette performance musicale joue sur le pouvoir effrayant des
drones militaires et sa partition est basée sur des planeurs contrôlés à distance,
détournés en instrument à vent. Une discussion sur ces nouvelles armes suit le
concert en plein air.
LES ATELIERS
Quatre ateliers menés entre juin 2013 et juin 2014 aboutissent à une restitution
en ouverture du festival. Cette action d'éducation artistique Les Écharennes, menée
à l'attention des 18 élèves de la classe unique de l'École primaire publique de Saint-Nazaire-le-Désert, invite différents artistes. Sur une base éditoriale proposée par
Emmanuel Ferrand: lire la paroi des Écharennes comme une partition musicale,
Cécile Beau a proposé d'écouter la terre trembler ; Élodie Ravion d'élaborer des
recettes de cuisine visant à reproduire et manger les Écharennes, et enfin
Jérôme Fino de créer un carnaval d'objets sonores. Sarah Brown, qui a filmé les
quatre rendez-vous avec les enfants, présente un travail de création et
l'archivage vidéo. Cet atelier a reçu le soutien de la Fondation de France, de la DRAC Rhône-Alpes et du CRDP de l'académie de Grenoble.
D'autres ateliers et temps de rencontres sont programmés en amont et pendant
le festival.
LE RENDEZ-VOUS DES RéSEAUX
DÉSERT NUMÉRIQUE, UN DÉTOUR PROFESSIONNEL
Le réseau Internum, qui fédère les professionnels de la scène d'art numérique
du Sud-Est de la France, se rencontre à Désert Numérique pour la quatrième année consécutive, les
jeudi 3 et vendredi 4 juillet.
MÉDIATHÈQUE PARTICIPATIVE
APPEL À PARTICIPATION
à tous les artistes, bénévoles, intervenants, participants, visiteurs!!! Apportez un livre qui vous a marqué,
qui a changé votre rapport au numérique, un numéro d'une revue, un dvd, ou autre.
Inaugurée en juillet 2010 à l'EPI de la Vallée de la Roanne (à Saint-Nazaire-le-Désert), la médiathèque est en consultation/emprunts libres, et comprend aujourd'hui plus de 250 ouvrages sur le numérique.
La Médiathèque participative est alimentée à chaque édition par
les artistes et visiteurs du festival, et dont le catalogue est régulièrement mis à jour grâce à Géraldine Letovanec
(Documentaliste de l'ESAD-GV).
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Légendes :
TEXT, de Jodi | Algo-Lit |
Photo du village commentée à l'atelier d'ecriture de l'Espace Public Internet |
Peter Vogel, Partitions de réactions |
Cécile Babiole, Stitch'n glitch, concert de machines à coudre |
Cécile Babiole, Stitch'n glitch, détail |
Sol Lewitt, Wall Drawing #260 |
Sébastien Roux, Inevitable Music |
Détail du vitrail de la cathédrale de Rouen relatant la Légende de Saint-Julien |
Fernand Deligny, Lignes d'Erre |
Mouton 2.0. La puce à l'oreille |
A. Duque C. Henry, Drone Tone |
RYBN, Alogrithmic Trading Freak Show |
Atelier des Écharennes |
Rencontres Internum.
Après le festival:
MODULATION 24H DE MICRO-RADIO EN MONTAGNE
BIVOUAC RADIOPHONIQUE / RADIOPHONIC CAMP
12-13 JUILLET 2014 / HAUTES-ALPES
DÉPART PLACE DE LA FONTAINE À EOURRES (05300) SAMEDI 12 JUILLET à 15 HEURES
>>>Appel à projet, infos, contact
À PROPOS DU FESTIVAL
Le festival Désert Numérique se déroule à Saint-Nazaire-le-Désert, un village isolé de Drôme provençale.
À la fois rendez-vous des publics et des réseaux professionnels, Désert Numérique met en perspective
les pratiques artistiques numériques et analogiques, dans un ensemble décalé qui suscite la curiosité.
Désert Numérique propose une découverte des arts numériques au travers de l'existant, inscrit les arts numériques dans
une histoire collective, et désamorce les mythes de la surenchère technologique.
L'équipe
Boris Husser, régisseur général, a également réalisé les tampons grâce à une découpeuse laser.
Carl.Y intervient cette année auprès de Cécile Babiole pour mener à bien l'atelier et le concert de machines à coudre.
Fabrice Schoumacher fait profiter le festival de ses talents d'électricien.
Sylvain Bèche, cuisinier, se charge du catering.
Emmanuel Richier, sondier, prête ses oreilles au festival.
LBB enregistre tous les concerts, comme en 2012!
Ivan Chabanaud stream les concerts depuis toujours.
Bernard Dermineur accueille Peter Vogel.
Karen Dermineur, Marika Dermineur et Michèle Dermineur euh non Lision, accueillent tout le monde
Saint-Nazaire-le-Désert et ses habitants accueillent Désert Numérique, inlassablement.
LES SOUTIENS FINANCIERS / LES PARTENAIRES
Le festival Désert Numérique est réalisé grâce à de précieux soutiens, financiers et logistiques :
Le CNC-DICRéAM, la Région Rhône-Alpes, le Département de la Drôme, la
Fondation de France, le CRDP de l'académie de Grenoble, la DRAC Rhône-Alpes, la Municipalité de Saint-Nazaire-le-Désert, Pro Helvetia, ainsi que de ses partenaires :
Incident.net, 720 Digital, l'Agence aiRPur, Animation et Patrimoine, Arte Creative, Artkillart, l'Auberge
du Désert, Sylvain Bèche, le Bistrot, la Brasserie du Désert, l'Espace multimédia gantner, la Cantine
des cocottes, le Camping municipal, le Club « Rencontre, Amitié, Joie », l’ESAD-GV, EKO, l'EPI de la
Vallée de la Roanne, Grame, La Grosse Entreprise, le Lavoir du Désert, MCD, la Municipalité et l'École
de Saint-Nazaire-le-Désert, l'Office de tourisme de la Vallée de la Roanne, la Paroisse du village,
Roanne Active, Selfworld, Sonic Protest, Virutoses.tv et Yopla system.
Les habitants de Saint-Nazaire-le-Désert, les bénévoles et tous les amis.
Le 3 octobre 1942, un missile V2 a été lancé à partir du petit port allemand de Peenemünde. Brisant le mur du son, il a atteint une altitude
de soixante miles. Il s'agit du premier lancement mondial d'un missile balistique et de la première fusée à avoir traversé les frontières de
l'espace.
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