A l’ouverture du festival du « Désert Numérique » , Michèle Lision nous a proposé lors de son atelier photographique, de construire une restitution collective.

En somme, il s’agit de constituer une collection de photographies enchaînées sur la base du système du « cadavre exquis »; chaque participant amenant son lot d’images respectant ses contraintes;

- interdiction d’utiliser le flash

-interdiction d’utiliser le zoom

-format « italien » (format rectangulaire dont la largeur est supérieure à la hauteur) obligatoire

-bonne humeur et ambiance de collectif et de plaisir de la photographie exigée

Ainsi, après s’être réunis tous les jours du festival pour mettre en commun nos photographies, nous proposerons dimanche un diaporama projeté dans l’église exposant le résultat de l’atelier.

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Interview

Que vous évoque le terme « Désert Numérique »?

Ce sont des zones non irriguées par des flux réseaux, par Internet. Saint Nazaire-le-Désert a reçu l’ADSL il y a trois ans.

Le désir est notre moteur, il nous permet de réaliser des choses. « Désert Numérique » a mobilisé un grand travail collaboratif autour de sa réalisation.

Qui êtes-vous?

J’habite en Franche-Comté et je suis une amie de Karen, Marika et Bernard Dermineur ( l’équipe organisatrice de l’événement dont je fais partie ). Je viens ici pour la quatrième année, ça me permet de voir mes amis ainsi que donner un coup de main au festival « Des Airs de Rue » (  festival des arts de rue  ). Ça m’a permis de rencontrer les habitants de Saint-Nazaire de manière active. J’apprécie ce lieu et dans un autre registre, j’apprécie fortement l’Art Numérique

Comment définissez-vous l’art numérique?

Pour moi, l’Art Numérique est un moyen extrêmement accessible d’apprécier une oeuvre d’art par le biais d’Internet. Les musées sont des lieux où peu de gens se rendent. En revanche, tout un chacun peut arriver sur un site d’Art Numérique et y découvrir un projet artistique. L’Art Numérique est une démocratisation de l’expression artistique.

Considérez-vous l’utilisation d’Internet comme indissociable à l’art numérique?

En tant qu’artiste, tu travailles dans le domaine l’ Art Numérique si l’ordinateur est ton médium, comme la peinture au peintre… Personnellement, je travaille avec Internet, je m’intéresse à la médiation entre Internet et le public, ma création c’est la médiation que je propose au public. L’outil est accessible de tous, du moment qu’il y a une adresse, un réseau. Par exemple, le ZKM ( Centre for Art and Media http://on1.zkm.de/zkm/e/ ) à Karlsruhe en Allemagne, un très beau et très ancien musée dédié à l’Art Numérique, où on y voit des installations extraordinaires que tout le monde peut consulter en ligne.

Parles-nous de ton travail:

Mon travail n’est pas revendiqué comme un travail artistique parce que je n’ai pas d’identité d’artiste, je n’ai pas fait d’études artistiques et je ne vis pas de mon art. Cependant, je suis sensible à un ensemble d’expressions artistiques, plus particulièrement la photographie. J’ai d’abord travaillé en Super 8 et en argentique jusqu’au moment où j’ai eu une caméra et un appareil photo numériques. Dès lors, j’ai abandonné l’analogique que j’ai numérisé. ( Le mode analogique se distingue du mode numérique auquel on l’oppose par convention. L’analogique est lié au support film ). Je suis passée de l’analogique au numérique, qui n’existait pas auparavant. Finalement, j’utilise l’Art Numérique non pas pour le son, parce que c’est pas du tout mon médium, mais pour l’image. « Le Dialogue des pixels » est un atelier ouvert au public, aux artistes, aux étudiants. Le but de l’atelier est de construire une restitution collective sur les contraintes que j’ai proposé dans un dialogue d’images à l’aide d’un support numérique ( appareil photo, caméra numérique… )

Qu’est-ce qui a motivé ta participation à ce festival?

Je participe à une liste de diffusion qui s’appelle IRREMEDIABLE à laquelle je suis inscrite depuis longtemps. Le principe est d’envoyer régulièrement une ou plusieurs photos, auxquelles d’autres répondent. C’est assez drôle. Ça fait plusieurs années que ça dure. On reçoit régulièrement dans nos boîtes mail un courriel d’IRREMEDIABLE contenant une réponse en image, des captures d’écran, des photos… Il y a des jours où on reçoit 20 photos comme il peut ne rien y avoir pendant une semaine… peu importe, c’est un dialogue aléatoire qui construit un regard collectif. Cette liste nous plaît beaucoup avec Karen… elle m’envoie une photo et je lui réponds par une autre, créant un dialogue par l’image.

Lorsque Karen et Marika ont évoqué la création de « Désert Numérique » il y a un an, j’ai proposé cet atelier « le Dialogue des pixels ». J’avais envie que le principe d’IRREMEDIABLE, cette liste de diffusion d’images existe sur un temps court ici en atelier. Mais je travaille également dans un autre registre durant ce festival, je suis dans la création culinaire ! J’essaye de bien nourrir les artistes et bénévoles, ceci est aussi pour moi un espace de création !