chdh, performance audiovisuelle




Performance audiovisuelle, alliant un savoureux mélange entre son électronique et un visuel qui réagit avec celui-ci.

[vimeo 13590070]

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Interview


Cyrille Henry et Nicolas Montgermont

Pourriez vous vous présenter ?


(Nicolas) Moi, j'ai une formation plutôt scientifique tout en pratiquant la musique - disons le son - des problématiques liées au son mais pas forcement celles du concert.

(Cyrille) Moi aussi études scientifiques, j'ai fais aussi de l'électronique pour les artistes, de plus en plus d'informatique, et maintenant des projets personnels liés au son et à l'image, l'informatique et l'électronique, la robotique...

Est ce que vous pouvez nous expliquer votre installation ? Votre méthode de travail ?


Le principe de base consiste à développer des instruments audiovisuels, c'est-à-dire des instruments complètement virtuels. Le principe est de travailler sur des comportements que l'on formalise comme des instruments audiovisuels :  on développe dans l'ordinateur des créatures numériques qui s'inspirent de comportements que l'on peut retrouver dans la réalité, ça peut être simplement une corde, un élastique, une balle qui rebondit... Ensuite des équations vont traduire le comportement de ces objets dans l'ordinateur, puis on en prend un bout pour faire de l'image, un autre bout pour faire du son.

Ce que l'on manipule durant un concert c'est uniquement ces créatures abstraites. Chacun notre tour on en manipule une et ça modifie le son et l'image de manière différente tout en restant lié à des mouvements.

On s'inspire de comportements naturels appelés modèles physiques. Même si c'est des objets virtuels, ils respectent les lois de la physique fondamentale. C'est la base de nos instruments. C'est quelque chose qui ne se voit absolument pas et par dessus on colle des représentations visuelles et sonores abstraites de manière à ce que le son et l'image ne représentent que ce comportement et rien d'autre. Il n'y a pas de symbolisme lié à cette représentation sonore et visuelle. Le son et l'image représentant le même comportement se retrouvent liés implicitement l'un à l'autre, mettant en avant ce comportement. C'est pour ça qu'on a choisi ces formes, ces matières extrèmement minimales (carrés, lignes, etc.). En son de la même manière c'est des "formes" plus simples qu'on manipule. C'est sur l'évolution et l'articulation conjointe de ces deux matières que se situe le cœur notre travail.

On utilise le logiciel Pure Data à la fois pour le son et pour l'image, c'est un environnement, un atelier qui permet de construire, de créer son univers de travail. Le problème de la plupart des logiciels c'est qu'une esthétique leur est souvent liée, en son comme en image notamment, un logiciel correspond souvent à un univers, parfois il faut savoir le détourner. Dans Max/MSP (un autre logiciel musical) rien n'est proposé au début, tout est à construire. C'est un peu plus pénible, un peu plus abscons, c'est aussi plus de travail mais en revanche, on est pas influencé par des codes existants, cela permet assez facilement de traduire un concept, puis de le traduire en médium. On est effectivement beaucoup plus libre, c'est aussi plus dur, mais la liberté c'est compliqué.

Vous vous revendiquez plus comme musicien ou comme plasticien ?


Effectivement on travaille sur la synesthésie, la  cohérence entre les deux médiums. Nos références sont plutôt musicales, on parle d'instruments visuels liés à des gestes musicaux et à leur interprétation. Temporellement on est plus dans des problématiques qui sont celles des concerts, même si ce n'est pas un format qui correspond complétement à ce que l'on fait. On est pas non plus complètement dans la projection cinéma, on est en direct. Avec des envies de musiciens.

Dans quels types de lieux, de contexte jouez vous ?


Ça va du squat tout pourris à la grosse scène nationale. Un tiers en musique actuelle, un tiers en centre d'art, un tiers en festival. On joue aussi sur des scènes de musique expérimentale, contemporaine, improvisée, théâtre, danse, événements, c'est très varié. Ici, notre prestation est plus considérée comme concert.