Extraits de texte tiré de la performance PIERRE BONGIOVANNI ET LE CHIENDENT


[…] Notre pureté est intacte, pourtant cruelle, inutile.

Ce secret, nous le portons en nous comme l’émigrant porte au fond de ses poches, la terre de chez lui.


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[…]Des gens sont ici, on se demande pourquoi.

sans doute parce que quelque chose devrait se passer ici.



[…]Nos préoccupations, nos vertiges et nos sentiments sont bien connus.

Nous ne sommes ni coupables ni innocents, seulement des fugitifs, des naufragés du ciel, de la terre, de nous mêmes.



[…]La mer comme un désert, ou comme un précipice.

Allez-vous enfin tenter la traversée???



[…]Comment allons-nous vivre, créer, entreprendre, transmettre??

De quelles oeuvres allons-nous accoucher??

Quelles conversations allons-nous partager??

Avec qui?? À quelles fins?? Quels travaux et quelles oeuvres allons-nous accomplir dont nous puissions être fier devant nos aînés, devant nos frères, et les enfants de nos enfants??

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Interview


Depuis combien de temps connaissez-vous Saint-Nazaire-le-Désert?


Depuis deux jours.

Quelle approche avez-vous de l'Art Numérique?


C'est tout en négociation, entre le multimédia et la sensibilité, le ressenti, l'émotion.

L'Art Numérique, c'est une tension vers de nouvelles technologies qui n'empêchent pas d'avoir un contenu sensible. L'Art Numérique nous permet de nous retrouver autour d'une réalisation commune malgré nos origines différentes Je viens du spectacle vivant, Matthieu a fait du cinéma, Pierre de la peinture.Pour nous c'est pas forcément un langage en soi, c'est plus un terrain de jeu.

Pour vous le numérique a-t-il un aspect impersonnel, hermétique, scientifique, insensible?


Notre parcours est passé par des phases très poussées, très numériques. On nous a déjà poussé à utiliser des capteurs. Il y a des gens qui travaillent sur des choses très pointues technologiquement parlant. Ce n'est pas ce qu'on veut mettre en avant. L'ingiènérie c'est le contenu artistique. On a pas réussi à trouver dans les hautes technologies un terrain qui nous satisfait, peut être parce qu'on a pas assez cherché. On a pas trouvé là dedans un lieu où on pouvait se sentir pleins d'expression.

On ne juge pas ceux qui utilise ces moyens là. Pour nous c'est un outil pas une fin en soi. Même si on est passé par des phases comme ça parce que c'est super intéressant de toute manière. Même si on est super respectueux et très impressionnés par les personnes spécialisées là dedans. On a aussi besoin de ces pointes de perception.C'est pas notre métier à nous. Il y a des approches philosophique des concepts liés au numérique, des approches sociologique des comportements sociaux quant aux nouvelles technologies. Le numérique est un terrain de recherche sur certaines façons de voir des choses, de ressentir ou de collaborer.

Qu'est-ce que ça vous apporte de présenter votre travail dans ce village, dans ce festival?


On est sensible à tout ce qui est décentralisé. Les petits centres et événements artistiques commencent à fleurir un peu partout, ailleurs que dans les grandes villes comme Paris et Berlin où ces thématiques sont généralement traitées. Des initiatives périurbaines qui traitent de ces thèmes là qui font venir du monde c'est tres intéressant. En plus c'est très beau ici.

Comment vous décrireriez votre travail?


Le plaisir de partager, d'échanger des façons de faire, des médiums, des plaisirs. On travaille pas du tout avec un metteur en scène qui donnes des directives strictes. Comme ca, ca ne marcherait pas.

La thématique du l'oeuvre présentée ce soir?


La naissance donc la mort.La catastrophe, donc la guerre, la lessive, le lessivage de tout.

C'est parti aussi d'un voyage en Islande. Les traces que la nature peut laisser  dans des processus bien plus long qu'un timing humain.